19 décembre 2009 (AUSTRALIE)

Un peu de culture, ça vous dirait ?

19 décembre - +10h - Température + vivable 23° - Grand ciel bleu (on ne s’en lasse pas) - Quelque part entre Canberra et les Blues Mountains

Et voilà, ça fait 6 semaines qu’on en prend plein la vue avec des paysages aussi divers que variés, qu’on ne se lasse pas de cette immensité, que l’on crapahute et roule des km et km pour découvrir une infime partie de ce grand continent. Et on se dit qu’un peu de culture ne ferait pas de mal. On a tous besoin de se secouer un peu les neurones !

Alors en cadeau de Noël et avant que vous vous gaviez de bons chocolats, on vous offre 3 mini reportages sur les aborigènes. Oubliez cette année les blagues vaseuses apprises lors de votre dernière virée nocturne et brillez devant votre belle-mère, lors du repas de famille avec un sujet digne de ce nom. « Dites-moi Belle Maman, que savez-vous des abos et de l’Australie ? » (Dites « Abos » pour faire néophyte et surtout pas « arborigène » ! ils ne descendent pas des arbres !)

Parés pour un voyage dans le temps ?

1770, James Cook débarque sur la côte est australienne et l’annexe à la couronne britannique. Mais ce bout de terre n’intéresse pas Londres.  En 1783, les colonies américaines obtiennent leur indépendance et ferment leurs bagnes. L’Angleterre se retrouve en quête d’une nouvelle terre pour désengorger ses prisons surpeuplées. Cette nouvelle terre est toute trouvée : l’Australie.

Durant un siècle, + de 160.000 condamnés seront exilés sur le continent Australien. La plupart des convicts sont condamnés pour des peines très légères comme ces jeunes filles de 15 ans arrêtées pour un simple vol de ruban ou de beurre. Les bagnards sont employés à la construction des infrastructures ou comme domestiques dans les familles de colons.

la grande mode actuelle pour les australiens est de retrouver un bagnard ou une prostituée dans son arbre généalogique ! Comme quoi, c’est avec les meilleurs ingrédients qu’on fait de la bonne soupe …

L’Australie est déclarée terra nullius, c’est à dire inoccupée dès sa découverte par la jurisprudence britannique et ce, jusqu’à l’arrêté de la Haute Cour de Justice de 1992. Ses seuls habitants reconnus sont sa faune.

Alors qu’en est-il des aborigènes ?

La majorité des navigateurs et colons de l’époque voit ce peuple comme étant le + primitif qu’il soit : « De tous les sauvages que j’ai vu, ce sont les + déplaisants à regarder … l’une des races les + primitives ou inférieure de l’humanité » selon William Dampier (fin XVIIème). En effet, les aborigènes vivent comme à l’âge de pierre : cueillettes et chasse, pas d’écriture, ni d’infrastructure (quelques huttes), pas d’outil hormis la lance en bois …

Certains explorateurs verront en eux un vrai peuple et tenteront une médiation et intégration dans la société anglo-saxonne.

La « rencontre » entre colons et aborigènes sera fatale pour ce peuple : ils étaient entre 300000 et 1 million d’habitants avant 1780, ils n’étaient plus que 80000 150 ans + tard. Les maladies, le déracinement, l’alcool et surtout les massacres en sont les principales causes. Aux pires heures de la « conquête de l’Ouest », pour faire face aux actes de résistance des Aborigènes, des colons mettent à prix leurs oreilles, qui sont abattus ou empoisonnés par des chasseurs professionnels. Mais la maladie qui viendra à bout de ce peuple est d’ordre spirituel : sans leur terre, les tribus sont coupées du lien qui les relie à leurs ancêtres et à leur raison d’être.
Jusqu’en 1960, pour éviter le métissage, des dizaines de milliers d’enfants « mixtes » sont enlevés à leurs parents et placés dans des familles blanches. C’est la stolen generation, la génération volée. Aujourd’hui, de nombreuses associations ont été créées pour permettre à cette génération de retrouver leurs ancêtres.

En parallèle de ces atrocité de nombreuses démarches d’intégration ont été menées dès 1830 : des réserves sont créées, ils sont habillés et nourris, des Aborigènes sont choisis comme médiateurs. Mais il faudra attendre le 1er député indigène élu en 1930 dans le Queensland.

La nationalité australienne et tous les droits qui s’y rattachent (droit de vote, liberté de circuler, prestations sociales, égalité des salaires) leur est accordée en 1960.

En 1970, 250000 km² de terre leur reviennent, accompagnés de crédit et structure d’aides. 10 ans + tard, le gouvernement leur reconnaît le droit fondamental de conserver leur identité raciale et leur mode de vie traditionnel. En 1992, avec la reconnaissance de l’existence du peuple aborigène avant l’arrivée des colons, ils obtiennent le droit de récupérer leurs terres (dans la limite où elles appartiennent au domaine public).
Enfin, en 2007, le gouvernement demandera officiellement pardon pour les atrocités commises et reconnaîtra la stolen generation.

Le drapeau aborigène : Nous, Noirs, sur notre Terre Rouge, sous le soleil

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4 commentaires

de picard françois
Posté le 20/12/2009 à 12 h 28 min

Ni bagnard , ni prostituée dans les ancêtres de Victoire et Eugénie ,
mais tout de même cet Aristide PICARD
qui , d’après son oncle Alexis , ne valait pas grand chose :

« il était établi marchand de bois de sciage à Joinville le Pont et a fini par faire de fort mauvaises affaires . En juin 1879 il quitta son domicile , abandonna sa charmante femme et ses enfants , partit pour l’Angleterre et de là pour l’Australie.
…ce malheureux qui a cessé de leur donner de ses nouvelles …
…qu’est-il devenu depuis la lettre de février 1883 dont le destinataire , Mr Lambert a donné communication à son retour d’Australie .Ce triste garçon aura su empoisonner l’existence de ses braves parents et cependant Dieu sait s’ils avaient été assez bons , on peut dire assez faibles pour lui . »

de r+c
Posté le 20/12/2009 à 13 h 59 min

tres bien bravo pour cette desertation !

de cecille
Posté le 24/12/2009 à 22 h 11 min

je vous souhaite un joyeux noel!!!!!les van rijn!!!!!!!!!!!!!

de Greg
Posté le 28/12/2009 à 21 h 53 min

Joyeux Noel a vous tous !!!

A bientôt

Greg

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