6 février 2010 (ILE DE PAQUES)

Mystérieuse Ile de Pâques

25-31 janvier / -6h / Isla de pascua / 27°09′ Lat - 109°26′ W Long / 25-30°

Ca y est, nous avons mis les pieds sur cette île mystérieuse qu’est l’Île de Pâques, Rapa Nui pour les Pascuans.

A 5h de vol (4000km) de Tahiti, 4h (3700 km) de Santiago, c’est l’île habitée la + isolée au monde. Cette toute petite île (une sorte de triangle de 24km*16km*12km) s’organise autour d’un village de 4400 âmes (Hanga Roa), de 3 volcans (éteints !), de 104 cratères et pas moins de 25000 sites archéologiques !

Nous avons 6 jours pour découvrir l’île. Bonheur : 1 / nous allons pouvoir prendre notre temps. 2 / nous avons une semaine sans faire de bagages ni de trajet. 3 / Nous allons pouvoir assister au début de la Tapati, la fête traditionnelle des Pascuans qui a lieu, chaque année, la 1ère quinzaine de février.

Pour la petite histoire
L’île aurait été découverte par les polynésiens (hypothèse la + plausible mais toujours pas prouvée) entre l’an 450 et l’an 800. En quelques siècles, la population s’est très largement développée au point d’atteindre les 20000 habitants.
Le manque de ressources, du fait de la faible taille de l’île, crée des tensions. Les guerres tribales commencent  : destruction des statues, population décimée … Quelques tremblements de terre et tsunamis n’arrangent pas les choses.
Lorsque les 1ers européens découvrent l’île, (1722-1786), il ne reste que très peu d’habitants. Les explorateurs sont plein d’ambition : récupérer la population pour en faire des esclaves, faire de l’île une immense ferme de moutons pour l’exploitation de la laine … Un millier d’entre eux sont kidnappés pour être envoyés comme esclaves au Pérou. Renvoyés chez eux quelques années après, ils rapportent, en cadeau, diverses maladies comme la petite vérole. De quoi achever les derniers habitants !

Après diverses querelles entre le Pérou et le Chili, l’île est rattachée à ce dernier depuis 1953.
Elle a conservé sa langue, le Rapa Nui, ses traditions, et  réclame, comme nos chers Corses, son indépendance.

Comme on a tout le temps devant nous, on démarre tranquille par une petite virée dans le village pour prendre nos marques. L’île vit essentiellement du tourisme accueillant 70.000 touristes / an soit 16 touristes/habitants ! Il y a de quoi faire.
L’avantage de cette petite île : tout est à portée de main (ou de pied …) et on se repère très facilement. L’inconvénient : tout est hors de prix et rare. Il faut faire plusieurs supérettes pour réussir à trouver l’ensemble des ingrédients nécessaires à un repas ! Et vaut mieux aimer les avocats et le maïs.
Bilan, nous alternons entre 2 spécialités locales : les completos (hot dog avec de la purée d’avocat et des tomates) et les empenadas (feuilletés au fromage, thon ou poulet).

Pour notre 1ère virée à la découverte des moais, la chaleur nous pousse à choisir la plage Anakena. Bonne idée, c’est tout bonnement magnifique : le roi de l’île avait, à l’époque, érigé son palais et 5 moais. Certaines ont une coiffe rouge, le pukao, signifiant la puissance de la famille l’ayant érigée.

Après une bonne baignade dans les vagues, direction Orongo. Ce village cérémoniel, sur les flancs du volcan Rano Kau, est composé de maisons semblant être souterraines avec leur toit recouvert d’herbe.

C’était le lieu de culte des oiseaux. Chaque année, une compétition visait à obtenir le 1er oeuf de la sterne fuligineuse qui niche sur les minuscules îlots au bas des falaises. Les participants descendaient la falaise puis nageaient jusqu’à l’île. Le 1er ayant trouvé l’oeuf était l’homme-oiseau de l’année, statut prestigieux.

La balade est magnifique. Le panorama est à couper le souffle.

Le clou du spectacle est le cratère du volcan Rano Kau qui nous offre son lac aux couleurs incroyables avec son eau opalescente et ses roseaux flottants.

Le lendemain, Hervé a un bon feeling, nous partons de bon matin pour découvrir tous ces mystérieux Moais et profitons des sites sans les nombreux bus de touristes.

Les 1ers moais rencontrés sont couchés suite aux guerres tribales, la tête tournée vers le sol. Ils sont dits « morts ».

Et nous voilà sur le site mythique où étaient sculptés les Moais, la carrière sur les flancs du volcan Rano Raraku. On a l’impression que le temps s’est suspendu, que les ouvriers sont partis soudainement, laissant leur travail en plan, comme s’ils allaient revenir. Des 10aines de Moais attendent qu’on les emmène sur leur site. Leur taille est très variable, de 2 à 20m. Certains ont les oreilles creuses pour y mettre des bijoux.

Saperlipopette, pourquoi ces statues ?
Les habitants sculptaient ces immenses Moais sur le volcan puis les transportaient sur les côtes, à proximité des villages. Elles étaient érigées sur des Ahus (plateformes cérémonielles) en l’honneur de certains de leurs ancêtres divinisés. Le visage tourné vers l’intérieur de l’île, elles protégeaient les habitants des maléfices venant de l’océan.

Derrière la carrière, nous découvrons le cratère du volcan. Lui aussi, éteint nous offre un lac magnifique entouré de roseaux et de flancs ocres. Là aussi, de nombreux moais attendent …

Au loin, nous apercevons les magnifiques 15 moais de Tongariki, le + grand ahu jamais érigé.

On s’arrête là pour aujourd’hui. C’est tellement fascinant et impressionnant de se retrouver en face d’eux qu’on en a plein les yeux. Nous avons besoin de faire une pause avant de pouvoir découvrir et apprécier les autres moais.
Ca tombe bien, la sciatique d’Hervé s’amplifie. Il faut qu’il se pose pour éviter que ça ne s’aggrave. Les filles ont aussi besoin de temps libre pour jouer. Nous nous mettons en veille 2 jours.

Requinqués, nous repartons à la découverte de nouveaux mystérieux Moais : Ahu Akivi arbore 7 moais. Leur particularité : ce sont les seuls à être érigés au milieu des terres, le visage tourné vers la mer. Summum, aux équinoxes, les 7 statues regardent directement le soleil couchant.

Un de nos préférés est le moai érigé sur l’Ahu Ko Te Riku : le seul a avoir été restauré complètement avec ses yeux et sa coiffe.

Que d’énigmes non résolues ….
Les mystères sont encore nombreux : comment se déroulaient les cérémonies ?  Comment transportaient-ils les moais de plusieurs tonnes à l’autre bout de l’île ? Que signifient tous les pétroglyphes de l’île ? Quel est la signification astronomique des 7 moai tournés vers l’océan ? D’où viennent les 1ers habitants ? Pourquoi trouve-t-on à la fois des similarités avec les incas (taille des pierres …) et d’autres avec les polynésiens (danses …) ?
Les archéologues ont encore du pain sur la planche !

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6 commentaires

de didier
Posté le 07/02/2010 à 0 h 39 min

Ha je vois qu’Anne Sophie fait des mimis chinois aux Moais ainsi que Victoire. Eugénie tu as du trouver cela trop dur, je te comprends. Merci pour cette ballade et les explications.
bonne continuation
Didier

de didier
Posté le 07/02/2010 à 0 h 42 min

Je t’oublie pas Hervé.
Merci pour les photos et ton rire sur les photos
Je ne sais pas toujours qui de vous deux écris cela est très bien.
bon courage pour ta sciatique.

Didier

de anne marie
Posté le 07/02/2010 à 2 h 29 min

Impressionnant… à l’âge de vos filles, nous rêvions en classe sur nos livres d’histoire/géo, à propos de cette île si mystérieuse vu d’ici…
Quelles chance elles auront eu de pouvoir toucher et voir de tout près, ces fameuses statues….
Que souvenir à garder dans leur mémoire !!!

de veronique 24
Posté le 06/02/2010 à 18 h 44 min

Bizare cette fois les gens que vous rencontrez!!!!!
Superbes photos, couleurs magnifiques.
Bonne ballade

de Azz&Del
Posté le 10/02/2010 à 14 h 37 min

Coucou !
Contents de vous voir découvrir cette île enfouie de mystères ! Déplacements en voiture finalement ?
De notre côté nous sommes à El Calafate et partons dans quelques minutes pour Puerto Natales au Chili et ainsi affronter le fameux W au Torres del Paine… La Patagonie est vraiment très belle, mais un peu (BEAUCOUP) plus chère que ce qui est inscrit dans les guides !!
Bisous !

de Hélène et Christophe Victor-Pujebet
Posté le 19/02/2010 à 7 h 32 min

Super votre reportage avec ces belles photos ! Et en plus, vous avez l’air heureux !!!!

Nous espérons que la sciatique d’Hervé est passée (je pensais que c’était un mal qui atteignait les businessmen surchargés et stressés….).

Gros bisous à tous les 4. Nous retrouvons notre ciel bas et notre temps humide… Ca fait envie, non ?

Hélène et Christophe

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